Il existe aujourd’hui 49 domiciles partagés dans le Morbihan. L’association Clarpa 56 initialement créée pour fédérer les clubs de retraités du Morbihan, a développé le premier domicile partagé en 1990 suite à la mobilisation d’aidants de personnes malades. Aujourd’hui, l’association gère 45 de ces domiciles dans le département. Elle agit conjointement avec l’association Assap-Clarpa qui propose de l’aide à domicile aux seniors du département.
Des domiciles non-médicalisés, garants du sentiment de continuer à vivre « chez soi »
Les domiciles partagés du Morbihan sont des maisonnées accueillant 8 personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer qui ne peuvent plus rester seules chez elles. Pensés comme un véritable « chez soi », les domiciles sont non-médicalisés et les personnes sont accompagnées 24 heures sur 24 par des assistantes de vie qui les aident dans leur quotidien (préparation des repas, aide à la toilette, ménage et lingerie, etc.) et organisent les activités de la journée.
Dans la maison, chacun dispose de sa propre chambre et les colocataires partagent leur salon et leur salle à manger ainsi que les repas et les activités de la vie quotidienne. Certaines maisons situées en milieu rural disposent également d’un jardin avec un potager et un poulailler. La place des familles est également centrale dans le projet des domiciles partagés. Celles-ci peuvent venir rendre visite à leur proche tous les jours et partager des activités avec eux sans contraintes horaires.
Le petit nombre d’habitants permet un accompagnement des personnes favorable à la stimulation et au soutien des capacités. Le projet d’association est pensé pour que les personnes qui vivent dans la colocation puissent y rester jusqu’au bout de la vie, quel que soit l’avancement de la maladie d’Alzheimer. Ainsi, plus de 80 % des colocataires terminent leur vie dans la colocation.
Les communes, clés de voûte du développement des domiciles partagés
C’est la mairie qui porte le projet de création d’un domicile partagé à travers son CCAS. La mairie doit demander l’avis au conseil départemental pour ouvrir un domicile partagé. Une fois l’avis favorable obtenu, la mairie se rapproche de l’association Clarpa56 qui a un rôle de conseil et de soutien dans le projet. De son côté, l’association ASSAP CLARPA dispose d’un agrément mandataire d’aide à domicile dans les départements du Morbihan, et depuis peu, dans le Finistère. L’Assap-Clarpa a également un rôle de service mandataire et aide les personnes malades et leur famille employeurs dans leurs démarches administratives.
Les habitations sont construites entièrement de plein pied et au sein de programmes neufs, parfois dans le parc social. Afin de faciliter l’inclusion sociale des personnes malades, les maisonnées sont construites à proximité du centre-bourg. Les colocataires et leur famille mutualisent leurs ressources et sont les employeurs directs des personnes qui aident à la vie à domicile. Le coût mensuel revient à environ 2 600 euros par personne avant la déduction des aides sociales (principalement l’APA) et le crédit d’impôts. Le reste à charge est en moyenne de 1350 euros par mois.
Acteurs impliqués
- L’association Clarpa 56, qui exerce la gestion comptable de 45 domiciles partagés
- L’association Assap-Clarpa, qui agit comme mandataire
- Les communes où sont implantées les colocations
- Les CCAS, qui aident à la vie dans les maisons et sont garant du loyer lorsqu’une place est vacante
- Le Conseil départemental du Morbihan, qui aide financièrement le dispositif
- Les bailleurs sociaux qui sont souvent propriétaires des logements
Bénéfices de l’initiative
Pour la personne malade
- Améliore l’autonomie
- Constitue une alternative à l’établissement
- Offre un cadre de vie sécurisé, sécurisant et stimulant
- Maintient les relations de proximité
- Permet à la personne de vivre dans un « chez soi »
- Permet de considérer la personne comme une personne dans toute sa singularité
Pour le proche aidant
- Place importante faite à la famille
- Apporte un soutien important à l’aidant dans l’accompagnement de la personne malade
- Permet de déculpabiliser l’aidant grâce à une solution d’habitat qui est un domicile