L’étude FINGER (Finnish Geriatric Intervention Study to Prevent Cognitive Impairment and Disability) est un essai d’intervention contrôlé et randomisé mené auprès de personnes à risque de déclin cognitif, par le Pr Miia Kivipelto, de l’Université de Finlande orientale à Kuopio, en collaboration avec le Dr Francesca Mangialasche et ses collègues, de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède).
L’étude finlandaise FINGER a été la première étude contrôlée et randomisée à grande échelle (1 260 personnes âgées de 60 à 77 ans, en population générale) à montrer qu’une intervention multi-domaines de 2 ans modifiant le style de vie pouvait améliorer de 25 % la fonction cognitive de personnes âgées à risque élevé de maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Les principales dimensions de la cognition ont été significativement améliorées, notamment les fonctions exécutives ou encore la vitesse de traitement de l’information.
Tous les participants à l’essai n’avaient pas la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée mais présentaient un risque accru de troubles cognitifs.

Étude FINGER : quel fonctionnement ?
Deux groupes ont été constitués. Le groupe témoin a été pris en charge en pratique médicale courante ; les participants ont reçu des conseils en santé. Le groupe interventionnel a suivi pendant deux ans un programme comprenant des visites auprès de professionnels de santé qui leur ont donné des conseils de régime alimentaire ; de l’exercice physique adapté (entraînement de la force musculaire, exercices cardiovasculaires) ; de l’entraînement cognitif sur ordinateur ; une prévention cardiovasculaire avec un suivi médical de l’hypertension artérielle et de l’hypercholestérolémie.
Deux ans après le début de l’intervention, des tests cognitifs ont permis d’évaluer la mémoire, la fonction exécutive et la vitesse de traitement de l’information. Les participants du groupe interventionnel ont un score cognitif global amélioré de 25 % par rapport au groupe témoin. La fonction exécutive est améliorée de 83 % et la vitesse de traitement de l’information de 150 %. La mémoire cependant n’est pas améliorée.
Par rapport au groupe interventionnel, le groupe témoin présente un risque de démence accru de 31 %.
« Cette étude est la première à montrer qu’un programme intensif centré sur les facteurs de risque modifiables peut prévenir le déclin cognitif chez des personnes à risque de démence ».
Miia Kivipelto
